Hijab de verre
Elle est là.
Voilée.
Non pas de silence,
Mais d’ongles sculptés et de filtres violets.
L’abaya glisse jusqu’au béton,
Promesse de pudeur.
Mais ses gestes trahissent l’écran,
Doigts habiles, lèvres pincées,
Angles maîtrisés, hashtags répétés.
Hijab, tu devais être barrière.
Modestie.
Présence discrète au monde.
Pas ce voile retourné,
Écran d’ombres et de selfies.
Que reste-t-il du verset,
Lorsque les regards sont convoqués ?
Lorsque la lumière ne vient plus d’en haut,
Mais d’un téléphone qui éclaire le visage
Pour mieux s’y exposer ?
Le Prophète,
Parlait de droiture,
De retrait,
De simplicité.
Et là,
Sur ce banc,
La contradiction est assise.
Beauté voilée,
Captive du miroir numérique.
Elle ne s’adresse plus à Dieu,
Mais à l’algorithme.
Et l’abaya,
De tissu sacré,
Devient costume.